D’un dimanche à l’autre … Avent 3

Se réjouir de l’à-venir

Déjà, nous sommes rendus au bonheur des airs de la joie en cet avant dernier dimanche de l’avent. A l’approche de la venue du Seigneur, c’est l’apôtre Paul qui se fait le chantre de la joie : « Soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis, soyez dans la joie. »

Le temps de l’avent ne peut être pour nous croyants, un temps d’hésitation entre la crainte et l’espoir, un temps d’hésitation entre les promesses et les contradictions du présent ou même, un temps d’une quelconque incertitude.
On peut le dire avec assurance, la venue annoncée du sauveur est certaine et la fête commencera certainement.

Ce qui nous est demandé, nous le lisons à travers l’adresse à Jérusalem dans le livre du prophète Sophonie :
Tu n’as plus à craindre le malheur… Ne crains pas !
Ne laisse pas tes mains défaillir !
Autrement dit, nous ne devons jamais basculer dans l’incroyance ou même dans la méfiance. Et dès aujourd’hui, nous devons nous réjouir de l’avenir qui frappe à notre porte. Sans tromperie, sans flottement, sans demi mesure, entre joie et angoisse, ce troisième dimanche de l’avent, nous invite à épouser la joie de Dieu comme nous l’avons dit dans la prière du jour : « Seigneur, dirige notre joie vers la joie d’un si grand mystère. »

Ces jours-ci, un ami m’a raconté sur ma page facebook, une fable qui se décline en plusieurs versions possibles de narration. Il s’agit d’une personne qui portait un enfant dans ses bras quand une mystérieuse voix se fit entendre : « Va à la grotte devant toi, elle abrite toutes les fortunes inimaginables, profites-en, sers-toi, sans oublier l’essentiel, car, lorsque tu en sortiras, elle se refermera à jamais. » Dans l’euphorie de la découverte, notre chanceux personnage déposa l’enfant dans la grotte pour se donner toutes les chances d’amasser le maximum d’or, de diamant etc. Une fois sortie de la grotte avec cette époustouflante conquête de richesse, notre personnage ne pouvait plus retourner dans la grotte chercher l’enfant. Ce fut un désespoir insurmontable pour celui à qui il manquait désormais l’essentiel, son enfant, sa raison de vivre. Fin de l’histoire.

Moralité, cette personne a basculé dans le désespoir pour toujours.
Et si cet enfant symbolisait notre âme !
Et si nous nous posions les bonnes questions pour vivre sans perdre notre âme !
Enfin, à quoi tient l’essentiel notre vie ?

Dans l’évangile de ce jour, les anonymes de la foule ou les publicains et les soldats que les juifs méprisaient, ont osé faire auprès de Jean Baptiste une démarche humiliante. Selon le pape François : « si tu n’es pas capable de supporter et de souffrir quelques humiliations, tu n’es pas humble et tu n’es pas sur le chemin de la sainteté. » Suivez mon regard qui se tourne vers le confessionnal… La fontaine de la miséricorde de Dieu n’accueille plus grand monde… On fait mine de s’en passer.
La foule, les publicains ou les soldats, qui dessinent nos visages aujourd’hui,
qu’ont-ils demandé à Jean Baptiste : « Que devons-nous faire ? »
Les réponses de Jean Baptiste renvoient à la dimension horizontale de notre vie d’enfant de Dieu : La charité fraternelle, la justice et la paix.
Heureux les miséricordieux !
Heureux les doux !
Heureux les affamés et les assoiffés de justice !
Heureux les artisans de paix !

Et nous, aujourd’hui, que devons-nous faire ? Nous sommes invités en ce dimanche de la joie, joie de l’avenir, à concilier l’être et le faire. Avec un humour réaliste et humble, laissons-nous inspirer par cette belle prière de Thomas More :

« Donne-moi une bonne digestion,Seigneur, et aussi quelque chose à digérer.
Donne moi la santé du corps avec le sens de la garder au mieux,
Donne moi une âme sainte, Seigneur, qui ait les yeux sur la beauté et la pureté, afin qu’elle ne s’épouvante pas en voyant le péché, mais sache redresser la situation.
Donne moi une âme qui ignore l’ennui, le gémissement et le soupir. Ne permets pas que je me fasse trop de souci pour cette chose encombrante que j’appelle «moi». Seigneur, donne moi l’humour pour que je tire quelque bonheur de cette vie et en fasse profiter les autres. »