D’un dimanche à l’autre… VI

D’un dimanche à l’autre… VI

Vivre pour le bonheur…

« Si nous avons mis notre espoir dans le Christ pour cette vie seulement, nous sommes les plus à plaindre de tous… »
Qu’elle entreprise formidable, la vie !

La vie oscille entre le bonheur et le malheur. Difficile de mener une vie neutre ne portant aucune couleur de contentement ou de mécontentement. Les couleurs de la vie ont parfois une teinte triste à nos yeux : Pauvreté, faim, deuil, haine, exclusion, injure… D’autres fois, à nos yeux, les couleurs de la vie sont bien flatteuses : Richesse, satiété, célébrité…Et ainsi va la vie.
Quand Jésus descend de la montagne sur le terrain plat de la vie, en ce sixième dimanche du temps ordinaire, il nous délivre un message nouveau sur le bonheur. Jésus nous oblige à reconsidérer les couleurs de la vie et surtout à méditer autrement leur signification.
Pour Jésus, le bonheur appartient au pauvre – que dis-je, « le royaume de Dieu » est au pauvre. Synonyme du Bonheur, le Royaume de Dieu est présenté par Jésus, à la fois comme une récompense du présent « votre récompense est grande » et comme une récompense du futur « vous serez rassasiés, vous rirez… »
Tout cela est bien difficile à comprendre. Quelle pauvreté ? Pour quel bonheur ? Quels décalages de temps et d’espace ?

Le prophète Jérémie, dans une approche pédagogique et bien tranchée, nous enseigne que le chemin de la vie se construit par le chemin de la foi. Autrement dit, « dis-moi en qui tu mets ta foi, je te dirai où te mène ta vie »
« Béni soit l’homme qui met sa foi dans le Seigneur, dont le Seigneur est la confiance. »
« Maudit soit l’homme qui met sa foi dans un mortel, qui s’appuie sur un être de chair. »
L’apôtre Paul, à la suite du prophète Jérémie et de l’auteur du premier psaume ne dit pas autre chose : « Si nous avons mis notre espoir dans le Christ pour cette vie seulement, nous sommes les plus à plaindre de tous » Vraiment, l’espoir repose bien dans le lit de la confiance ou de la foi. Ainsi, la foi ou la confiance porte l’espoir ou l’espérance pour donner à la vie la teinte de l’amour ou de la charité. Dans son expression bien imagée, Jérémie compare la personne qui met sa foi dans le Seigneur à « un arbre planté près des eaux… son feuillage reste vert… il est sans inquiétude… il ne manque pas de porter du fruit. »
On ne peut être plus clair sur l’invitation de Jésus à vivre pour le vrai bonheur. Dans la pauvreté matérielle, réelle ou dans la conscience de la pauvreté de notre humble humanité, dans les calomnies ou autres épreuves de la vie, Jésus nous laisse savoir que renoncer au bonheur passager ou fugace des richesses, du pouvoir ou autre, braver « la chaleur » ou « la sécheresse » conduit au Royaume de Dieu ou au vrai bonheur. C’est bien ainsi que le « Christ est ressuscité d’entre les morts, lui, premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis. »