Garder la vie…

L’année liturgique C s’achève dans le courant du dimanche prochain. Une fin d’année liturgique pour méditer sur la fin de l’histoire du monde. Selon le livre du prophète Malachie, l’histoire du monde s’achèverait dans la séparation de « tous les arrogants, tous ceux qui commettent l’impiété » éloignés des justes qui brilleront comme le soleil : « pour vous qui craignez mon nom, le Soleil de justice… apportera la guérison dans son rayonnement. »
L’apôtre Paul dans son adresse aux thessaloniciens est plutôt préoccupé par ce qui se vit : « Nous apprenons que certains d’entre vous mènent une vie déréglée, affairés sans rien faire. » L’oisiveté a gagné le cœur de quelques individus, convaincus de l’imminence de la fin du monde. Ces derniers, s’étant résignés, ils avaient choisi de se tourner les pouces. Une forme de pessimisme doublée de fatalisme se propage encore aujourd’hui dans le cœur de tant de personnes :
A quoi bon, aller à l’église ?
A quoi bon, la religiosité, la piété ou même la charité ?
A quoi bon, l’intégrité ou les sacrifices dans une vie ?
Paul, sans se vanter, n’hésite pas à se présenter comme un modèle d’affranchissement par le travail, un sens élevé du sacrifice pour la cause de l’annonce de l’évangile, en somme « un modèle à imiter ».

Selon Jésus, les ingrédients de la fin du monde sont déjà dans le cours de l’histoire. Trois repères sont mis en évidence pour nous :
« Beaucoup viendront sous mon nom… ne marchez pas derrière eux ». La consigne de Jésus est claire tant pour les faux prophètes que pour les marchands de bonheur ou d’illusion : Ne point les suivre.
« On se dressera nation contre nation… » L’actualité de notre monde dit moderne confirme bien l’acuité des calamités qui nous menacent. Notre monde est de plus en plus violent et stressant !
« On vous persécutera… à cause de mon Nom » Loin d’être un épisode occasionnel, la persécution traverse toute la vie, et de l’église et des serviteurs de l’église. N’est-ce pas bien triste de voir tous ces complots contre le pape François ? N’est-ce pas pénible d’entendre dire qu’on tue au nom de Dieu dans le Djihad ? Et quand sous le manteau religieux, on est abuseur, quel drame !

Frères et sœurs, nous avons besoin de signes qui laissent voir que notre humanité œuvre pour la vie.
Quand la migration ou l’immigration fait peur, quand résonne de plus en plus fort les sirènes de l’homophobie, quand l’humain peut être une bombe ambulante, une menace factice ou réelle, nous serons enclins à redouter la fin du monde. Partageons plutôt la conclusion de Jésus, le Dieu Sauveur, dans l’évangile du jour : « C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie. »