La feuille de route…

La feuille de route…Si ne pas savoir d’où on vient peut-têtre un sérieux handicap sur le chemin de la vie, le pire serait de ne pas savoir où on va.
Et si le mouvement de la vie nous mène toujours en avant, nous ne devons pas nous dérober aux appels des défis à relever : « si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. », dit Jésus à ses disciples-missionnaires.
Enfin, si vivre se conjugue nécessairement avec souffrir, quel est donc notre véritable adversaire sur le chemin de la vie ?
Ce XXII ème dimanche du temps ordinaire, nous invite à partager le programme ou la feuille de route du missionnaire Jésus de Nazareth.

Dimanche dernier, Pierre nous éblouissait avec une inspirante réponse à la question de Jésus : « Pour vous, qui suis-je ? » Pierre, sous la motion de l’Esprit Saint, nous laissait entendre que Jésus avait une connexion divine : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant! » Ce bel éclairage de Pierre lui a ainsi valu toute la confiance de Jésus-Christ, au point de s’entendre dire : « Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon église… je te donnerai les clés du royaume. »
C’est dans ce même décor du chapitre 16 de l’evangile de matthieu que Jésus décline aujourd’hui sa propre feuille de route : « Partir pour Jérusalem… souffrir beaucoup… être tué, et le troisième jour, ressusciter. »

Comment s’inscrire dans un tel horizon parsemé de souffrance, de mort, quand on vient de reconnaître le Fils de Dieu ? Quelle est cette offre religieuse qui ne fait pas l’économie de la souffrance ?
Cette fois-ci, la réponse spontanée et même instinctive de Pierre : « Dieu t’en garde, Seigneur ! Cela ne t’arrivera pas. », le classe parmis les adversaires du Christ : « Passe derrière moi, Satan ! »
Hier, le prophète Jérémie bravait les moqueries, les insultes et les railleries pour annoncer la parole de Dieu, « un feu brûlant dans mon cœur » avouait-il. Aujourd’hui, le psalmiste chante-t-il encore à travers nos voix pour dire au Seigneur : « Ton amour vaut mieux que la vie : Tu seras la louange de mes lèvres. » ?
Frères et sœurs, tout porte à croire que la croix se trouve dans notre appartenance à Dieu. D’ailleurs, l’exhortation de l’apôtre Paul ne nous autorise pas à nous y soustraire : « Je vous exhorte à présenter votre corps, votre personne toute entière, en sacrifice vivant, saint, capable de plaire à Dieu. » Le seul sacrifice qui vaille se joue dans la vie qui dit oui au scandale de la croix : « Qui perd sa vie à cause de moi, la trouvera. »

Notre feuille de route ne nous invite pas à l’esthétique du dépouillement du moi, mais plutôt au vrai sacrifice du moi, bien souvent, visage hypocrite ou adversaire au dessein divin, de sorte à « discerner quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait. »

Ab Patrice S.