Le poids des pois dans nos chaussures…

Le poids des pois dans nos chaussures...

Ce quatrième dimanche de carême nous invite déjà à la joie. Il faut « festoyer et se rejouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé ! ». Le couple Mort-Vie ou Perdu-Retrouvé n’est pas le dernier mot de notre existence parce que nous sommes appelés à la Joie !
Nous devons faire place à la joie autorisée par la toilette de la réconciliation : « Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller, mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds… » La réconciliation, telle une toilette, nous déleste de nos haillons, nous couvre de baisers, nous introduit dans l’agréable parfum et la paisible communauté familiale.
Enfin, c’est en famille que s’accomplit et se célèbre la vraie joie, la joie totale. Quand s’ouvrent les bras de Dieu, Père et Mère à la fois, quand les liens familiaux dépassent les considérations matérielles et contingentes, quand la fraternité fait taire tous les intérêts divergents… La famille, plus que de sang et de chair, la famille des fils et filles de la grâce baptismale peut communier à la joie fruit de l’Esprit de Dieu.

Frères et sœurs, je voudrais nous inviter à porter notre regard sur les chaussures que nous portons pour le pèlerinage de notre vie qui devrait nous conduire à la Joie.
« Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait, et partit pour un pays lointain… » Partir est dans l’ordre des choses dans notre vie. Partir avec des pois dans les chaussures, c’est l’image que nous empruntons à notre parabole et que nous appliquons à nos tentatives à vouloir nous accomoder avec qui peut être souffrance, ces génants « pois » que sont la Paresse, l’Orgueil, la Gourmandise, la Luxure, l’Avare, la Colère, l’Envie … Partir avec des pois dans les chaussures, c’est partir loin de Dieu. On finit par ressentir la gêne ou le poids de nos pois en chacun de nos pas. Alors, soit on s’enfonce dans une vie de désordre, soit on se ressaisit : « Je me lèverai, j’irai vers mon père, je lui dirai : Père, j’ai péché contre toi. »
Revenir à Dieu, c’est vouloir se debarasser des pois que la vie peut semer dans nos chaussures, c’est surtout franchir l’obstacle qui se nomme ; l’humiliation ou le qu’en dira-t-on.
Frères et sœurs, revenons de nos exils, revenons même de nos légitmes quêtes qui finissent par nous asservir, revenons de tous nos cheminements oppressants ou pesants : « Laissez-vous réconcilier avec Dieu » nous conseille l’apôtre Paul.
Dans l’après-midi du dimanche prochain, nous vous invitons à notre célébration du pardon. Que Dieu nous fasse la grâce du chemin de la conversion, de la réconciliation et de la joie pascale avant notre Pâques éternelle pour la joie qui ne finit pas.