Pandémie et liturgie…

Pandémie et liturgie…

Pandémie et liturgie…

« Moi, je suis la porte des brebis… » Quand Dieu se définit en fonction de nous, ses créatures, le langage imagé du bon pasteur et des brebis ou du berger et des brebis, devient un langage de catéchèse.

Jésus fait résonner pour nous, la bonne nouvelle du bon pasteur. Et l’évangile de Jésus nous autorise à dire à notre tour : « Le Seigneur est mon berger : rien ne saurait me manquer » Ps 22(23)

Jésus nous laisse entendre que s’il y a un berger, il y a tout de même la menace du voleur, du bandit. En vérité, il s’agit de la menace de l’étranger à l’univers harmonieux du berger et de ses brebis. Le chemin de celui ou de celle qui tente d’entrer dans l’enclos des brebis sans passer par la porte, « mais qui escalade par un autre endroit » montre bien qu’il y a péril en la demeure des brebis.

Frères et sœurs, je voudrais m’appesantir sur la ou les responsabilité(s) nôtre(s) sous les traits candides de brebis à nous accordés par Jésus. La pandémie en cours a remis en cause ou en pause les liturgies auxquelles nous étions bien familiers. Si la liturgie s’entend comme l’action du peuple qui célèbre son Dieu, le covid19 a bousculé nos habitudes liturgiques, en aiguisant chez certains un grand désir de l’eucharistie, en provoquant l’audace de la question de savoir comment se confesser en temps de confinement, en laissant voir comment faire autrement et vraiment Église en famille. Malheureusement aussi, les mesures barrières à la pandémie en cours installent insidieusement la méfiance, la suspicion et même l’intolérance capables de saper les acquis de nos assemblées liturgiques. Des assemblées liturgiques, nous glissons avec plus ou moins de bonheur sur la toile numérique vers des assemblées en réseau liturgique.

La double responsabilité des brebis, c’est de savoir écouter et discerner la voix du bon berger, mais surtout, « elles ne suivront pas un étranger, elles s’enfuiront loin de lui, car elles ne connaissent pas la voix des étrangers. »

Trois mille personnes ont écouté l’apôtre Pierre, le jour de la pentecôte. Les auditeurs furent touchés au cœur, nous dit le livre des actes des apôtres, que dis-je, le livre des actes du Saint Esprit : « Convertissez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ pour le pardon de ses péchés; vous recevrez alors le don du Saint Esprit. »

La pandémie que nous traversons connaît aussi sa tempête des fake news, le printemps des porteurs de faux sons, les vendeurs d’illusion en quête de zizanie ou de fortunes. Depuis la nuit des temps et malgré la nouvelle alliance de la bonne nouvelle de Jésus : « Je suis venu pour que les brebis aient la vie en abondance … », il faut du flair aux brebis. Il faut rompre avec la liturgie de la somnolence d’avant la pandémie. Il faut aiguiser la vigilance des brebis devant les multiples assauts diaboliquement ingénieux « de cette génération tortueuse » dixit Pierre ! Et qui mieux que la voix du bon pasteur, peut affiner le flair des brebis que nous sommes ? « Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi, ton bâton me guide et me rassure. » Ps 22(23).

Ab Patrice S.