Pour la réciprocité ou la gratuité ?

Aujourd’hui, Jésus est invité à prendre un repas dans la maison d’un généreux chef des pharisiens. Particulièrement observé par les autres convives, Jésus s’invite lui-même à une lecture des comportements humains en société : A-t-il raison de nous recommander l’humilité afin de nous éviter la porte de l’humiliation ? « Quand tu es invité, va te mettre à la dernière place… »
Frères et sœurs, ce XXII ème dimanche du temps ordinaire est une providentielle nourriture de notre foi, de notre espérance et de notre charité en Dieu, à partir de ce que nous vivons concrètement.
Le livre de Ben Sira le Sage pointe du doigt, sans ambages, ce qui corrompt le vécu de quiconque reste enfermé sur lui-même, sans aucun horizon divin : « La condition de l’orgueilleux est sans remède, car la racine du mal est en lui. » En effet, qui de Dieu ou de chacun d’entre nous pourrait prétendre être magnanime, généreux ou bon ?

Quand il nous arrive de partager, de donner, nous oublions bien souvent que nous-mêmes, nous avons reçu. Si aux yeux des autres nous paraissons grands, riches, influents, importants, gardons-nous de perdre la tête par la contagion du virus de l’orgueil. Même la vie dont nous pouvons nous prévaloir par toutes philosophies possibles, nous l’avons reçue. L’unique vrai magnanime, généreux ou bon, c’est Dieu ! « Dieu seul est bon ! » Lc 18,19.

Mieux, l’histoire de notre salut en Jésus, nous autorise à dire que Dieu est vraiment honoré par tous ceux et toutes celles qui sont humbles. Point n’est besoin de faire l’important car Dieu lui-même ne fait pas l’important. Dieu en Jésus selon l’épître aux hébreux est simplement notre Dieu, notre Médiateur, notre Seigneur.

Pour Jésus, ce qui compte, ce n’est pas la réciprocité entre nous, frères, parents, riches voisins : « Eux aussi te rendraient l’invitation et ce serait pour toi, un don en retour. »

Pour Jésus, ce qui compte, c’est la gratuité avec nos pauvres, estropiés, boiteux, aveugles, « qui n’ont rien à donner en retour. » En effet, qui donne aux pauvres, dit le proverbe, prête à Dieu. Alors, convenons avec Jésus sur ce qui compte : « La résurrection des justes. » Autrement dit, faisons de notre vie sur la terre, dans la gratuité, une vie nourrissante pour le ciel.