Après son baptême…
Après le baptême, le bain de la naissance nouvelle ou le passage d’une vie à la vie qui ne finit point, Jésus nous ouvre la porte au triple grand exercice de la saison du carême qui signifie que « pendant quarante jours, il fut tenté par le diable. » Jésus a été confronté à l’épreuve du Pain, à la séduction de la Possession ou à la tentation de la Puissance, toujours en lien avec Dieu.
Notre nouvelle version de la prière du Notre Père, en français, nous fait dire clairement que Dieu n’est pas tentateur, mieux encore, Dieu se veut et se tient à nos côtés dans la tentation.
Ainsi, à l’école de Jésus qui est opposé au malin, dans le désert (symbole de nos sécheresses spirituelles ou autres turpitudes), dans l’exercice solitaire de son rapport à Dieu et contrairement à Jésus, nos contemporains à travers la voix de bien des médias ou autres séducteurs modernes semblent nous dire :
Pourquoi s’engager sur le chemin pénible du renoncement quand tout semble à portée de mains ?
Pourquoi ne pas laisser les prêtres se marier devant la dérive de quelques uns épinglés dans les abus sexuels ?
Pourquoi ne pas banaliser, humilier l’église parce que quelques serviteurs et non des moindres auraient failli ?
Pourquoi ne pas se débarrasser de la révélation avec l’eau du bain ?
Revenons aux exercices auxquels le Christ, lui, nous invite pendant ce temps de carême. Et là, notons l’urgence que le pape François souligne pour nous dans son message pour le carême 2019 : « Cette impatience, cette attente de la création » à engager « les chrétiens et tous les hommes de façon décisive dans ce labeur qu’est la conversion » est notre portée avec le présent carême. Selon le Saint Père, « le carême est un signe sacramentel de cette conversion. »
Quand Jésus dit non au Pain du tentateur, le pape nous dit : « Jeûner, c’est apprendre à changer d’attitude à l’égard des autres et des créatures : De la tentation de tout dévorer pour assouvir sa cupidité, à la capacité de souffrir par amour, laquelle est capable de combler le vide de notre cœur. »
Quand Jésus dit non à la Possession à l’idolâtrie, le pape François nous invite « à pratiquer l’aumône pour se libérer de la sottise de vivre en accumulant toute chose pour soi dans l’illusion de s’assurer un avenir qui ne nous appartient pas. »
Quand Jésus dit non à la tentation des Preuves, le pape nous invite à « Prier afin de savoir renoncer à l’idolâtrie et à l’autosuffisance de notre moi, et reconnaître qu’on a besoin du Seigneur et de sa miséricorde. »
Frères et sœurs, notre carême 2019, nous le vivons, en apportant chaque dimanche, un peu d’eau au puits de notre foi, symbolisé par le présent pot devant le maître autel. Pendant ces semaines du carême, laissons-nous abreuver par la parole de Dieu pour une vraie conversion.
Vivre la Prière qui oxygène la vie, Vivre le Partage qui déride les visages et Vivre la Pénitence qui rajeunit l’âme.
Ainsi, à pâques, notre rénovation des promesses baptismales viendra consacrer la jouvence de notre Foi, de notre Espérance et de notre Charité avec le ressuscité. Amen !
