Sainte nuit de Noël 2018

Sainte nuit de Noel 2018

Quand une nuit est porteuse de l’épithète sainte, pour nous croyants, ce n’est pas qu’elle compte plus d’heures que les autres nuits, ce n’est pas qu’elle est particulièrement plus illuminée, ne serait-ce que par le spectacle de feux d’artifice…
Cette nuit sainte, notre nuit sainte tient sa sainteté de la démarche qui nous a fait cheminer pendant le temps de l’avent, à travers l’articulation suivante :
Quitte ta robe de tristesse et de misère… Quitte ce qui est indigne de ce beau nom de fils ou de fille de Dieu que tu portes. Pour le pape François, « l’évangile nous invite à reconnaître la vérité de notre cœur, pour savoir où nous plaçons la sécurité de notre vie. » Et nous, nous sommes fiers de nous réclamer de la miséricorde de Dieu. Nous nous savons des pécheurs pardonnés.
Me connais-tu ? C’est la question qui nous invite à ne pas brouiller le visage de notre sauveur avec tout ce qu’il y a de fumant dans notre monde. A noël, nous ne devons pas nous méprendre sur le sauveur qui vient de naître. De quoi ou de qui me sauve-t-il ? Cet enfant nouveau-né est-il notre Emmanuel – Dieu avec nous ? Est-il notre Jésus – Dieu sauve ?
Cette nuit sainte, notre nuit sainte tient sa sainteté de nos assemblées eucharistiques : « Tu as prodigué la joie, tu as fait grandir l’allégresse : Ils se réjouissent devant toi. » Hier, c’était le peuple qui marchait dans les ténèbres, aujourd’hui, c’est nous qui faisons chemin dans le clair obscur de la foi, c’est nous qui célébrons le vrai soleil levant qui vient nous visiter.

Nous avons plaisir à braver la noirceur, la fraîcheur nocturne et nous sentir bien dans notre maison de foi, l’Église, en cette nuit sainte, simplement parce que non seulement « là où deux ou trois personnes sont réunies au nom du Christ », selon l’évangile de Matthieu chapitre 18, verset 20, « le Christ est présent » mais tout spécialement parce que nous acceptons une fois de plus que Dieu puisse nous surprendre : « Aujourd’hui vous est né un sauveur qui est le Christ, le Seigneur. »

Normal que nos églises soient prises d’assaut par des frères et sœurs qui ne sont pas nécessairement familiers de nos assemblées eucharistiques. Frères et sœurs, vous êtes les bienvenus à notre maison familiale, notre Église à toutes et à tous. Vous êtes bien chez vous ! Permettez-moi d’ajouter que y venir une fois l’an ne peut suffire à contribuer ni au rayonnement de la maison familiale ni à la visibilité de notre foi, de notre espérance et de notre charité.

Merci à nous tous qui sanctifions cette nuit par une participation effective et affective à la présente eucharistie, merci à nous tous qui sanctifions cette nuit sainte en nous laissant porter par les ailes de la foi et de l’espérance, spécialement merci à tous nos enfants qui ont su prendre leur place dans notre assemblée de prière. Chers enfants, vous êtes pour nous, un évangile ouvert, rien que par votre présence. Merci de si bien célébrer celui qui nous visite et qui n’a pas craint de nous arriver par le berceau de la naissance.

Noël, hier comme aujourd’hui, se déroule encore dans un contexte d’une actualité politique mondiale de plus en plus préoccupante (jihadisme, immigration, hégémonie des nations…),

Noël, hier comme aujourd’hui, se déroule encore dans une contingence environnementale avec de moins en moins de sérénité (réchauffement climatique, dernier tsunami en Indonésie)

Noël, hier comme aujourd’hui, se déroule encore dans une agitation sociale aux couleurs des luttes de la population contre les injustices, contre les mœurs ou contre la pauvreté (gilets jaunes en France ou les sombres pages des abus sexuels des personnes en autorité religieuse ou autre.)

Frères et sœurs, si certaines réalités semblent loin de nous, loin du québec, d’autres par contre, nous rejoignent dans le quotidien qui est le nôtre. C’est dans ce monde désormais village planétaire que la Noël 2018 est célébrée : « Voici que je vous annonce une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. »

Ce qu’il y a de pauvre, de faible, ce qui à nos yeux ne vaut rien, voici ce qui nous parle de Dieu :
Un illustre inconnu Joseph est cité comme époux d’une jeune fille ordinaire sans histoire. Joseph et Marie, ne sont ni fortunés ni socialement référencés… Faute de logement, nos nouveaux époux vont se résigner à partager une grange avec les animaux. Dieu a de l’humour ! Dieu a choisi de se dire à partir du berceau de la naissance humaine. Dieu continue de nous surprendre de son invincible amour qui se décline en miséricorde ou qui s’exprime en providence. Dieu a son mot à dire dans les tourments que nous traversons. Accueillons ce divin enfant. Ouvrons les portes au sauveur qui nous visite. Laissons-nous bercer et inspirer par le souffle du Saint Esprit.

Oui, gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre à ses bien-aimés.
Que ton alliance, Dieu tout-puissant d’amour, humble enfant dans l’abaissement et l’humiliation, nous introduise dans la gloire de ta divinité.

Amen !