Santé physique, santé mentale et santé spirituelle…

Santé physique, santé mentale et santé spirituelle…

En ce cinquième dimanche de pâques, la voix du ressuscité nous laisse entendre que son identité se décline ainsi : « Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie… »
Le Christ n’est pas seulement le chemin, il est surtout le poteau indicateur du chemin, le navigateur pour les meilleures voies du chemin et la destination ultime du chemin : « Je pars vous préparer une place… je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi. »
Le Christ n’est pas seulement la vérité, il est la lumière de la vérité, l’incarnation de la vérité et la splendeur de la vérité : « Je suis dans le Père et le Père est en moi. »
Le Christ n’est pas seulement la vie, il donne la vie, il illumine toute vie et toute la vie : « Personne ne va vers le Père sans passer par moi »
Alors que nous reste-t-il à faire ?
« Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi » nous dit le ressuscité. La foi est ici, la clef qui unit à la vie du ressuscité. La foi conduit à la grâce de la filiation divine, la foi ouvre les portes de Dieu; « la maison de mon Père » et la foi gratifie d’une place de choix auprès du ressuscité: « afin que là où je suis, vous soyez vous aussi. »

Le livre des actes des apôtres nous fait voir que dans le cercle des croyants, la menace de la balance des préoccupations matérielles pèse sur la santé spirituelle de la communauté. « Il n’est pas bon que nous délaissions la parole de Dieu pour servir aux tables. »
La santé physique, la santé mentale ou la santé spirituelle, tel est le creuset du trésor de notre vie. La santé n’a pas de prix, entend-on dire souvent. Et à l’ère de la pandémie, la santé des personnes infectées n’est pas subordonnée à une police d’assurance. Cependant, force est de constater que la santé spirituelle n’a pas été listée au nombre des services dits essentiels pendant notre crise sanitaire. Les défenseurs de la santé physique ou mentale ont déployé tout un arsenal de guerre sanitaire, sécuritaire, au leitmotiv «rester à la maison». Ainsi, tout semble concourir à mettre entre parenthèses notre santé spirituelle.
En mode pause, notre monde a-t-il contraint notre vie spirituelle à la pause? Selon la dernière lettre pastorale de notre évêque, « la Covid19 a testé notre espérance ». Si nous n’avons pas été infectés par le virus en question, nous avons été plus ou moins affectés par ses effets induits. Quelle est aujourd’hui notre santé physique, mentale ou spirituelle ?
Notre mère, l’Église continue d’assumer sa double et difficile mission dans le monde, en étant un signe de contradiction, « La pierre qu’ont rejeté les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle », un signe pour « la chute et le relèvement d’un grand nombre » Lc 2,34, autrement dit, « une pierre d’achoppement, un rocher sur lequel on trébuche. Ils achoppent, ceux qui refusent d’obéir à la Parole, et c’est bien ce qui devait leur arriver »
Frères et sœurs, nous sommes « une descendance choisie, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple destiné au salut » selon l’apôtre Pierre. Que nous reste-t-il à faire pour une bonne santé ?

Ab Patrice S.