Services essentiels…
« Lazare, viens dehors ! » Ces propos du Christ ne sont pas en phase avec les recommandations sécuritaires et sanitaires de notre actualité pandémique, du Covid19.
Nous entendons plutôt dire, et de bonne guerre : « Restez chez vous ! »
Frères et sœurs, une troisième semaine consécutive de notre saison du carême 2020 se déroule sous les auspices d’une terminologie qui ne peut nous laisser indifférents : La quarantaine ! Pas celle du carême et de ses quarante jours au combat spirituel dans la prière, le jeûne et le partage. Notre carême semble être mis entre parenthèses pour un état d’urgence sanitaire bien plus préoccupant.
Le confinement ! Désormais, il nous faut limiter nos déplacements au strict nécessaire ou si possible, éviter de sortir de notre aire résidentiel. Ce confinement rime avec le port de masque, où le port du voile semblait gênant. Ce confinement fait appel à une distanciation sociale, assortie de l’interdiction des poignées de mains ou des accolades.
Vraiment, le Covid19 aura chamboulé nos certitudes et habitudes bien établies. Dire que nous sommes réduits aujourd’hui aux services dits essentiels !
C’est là que ce cinquième dimanche de carême semble contester la liste exhaustive de nos services, dits essentiels.
Notre vocabulaire sécuritaire et sanitaire contre le Covid19 nous a conduits à la suspension de nos célébrations eucharistiques, puis à la fermeture de nos églises, pour nous entendre dire finalement que nous avons encore droit aux services essentiels.
Notre foi conteste l’emprise de la chaire : « Ceux qui sont sous l’emprise de la chair ne peuvent pas plaire à Dieu. » Mieux, notre foi, au-delà des affres de la pandémie en cours, nous interpelle à la nécessité-sens-ciel : « Si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus, le Christ, d’entre les morts donnera la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. » Certes l’hécatombe des victimes du covid19 est effarante, cependant, qui mieux que Jésus pourrait nous laisser entendre l’appel à la vie qui ne finit pas. Tel est l’ultime service essentiel que nous voulons entendre : « Lazare, vient dehors ! »
Le vrai Lazare d’aujourd’hui, c’est la misère religieuse de notre monde. Lazare, le malade, c’est notre monde ballotté par le Covid19. Lazare sur qui Jésus pleure, n’est-ce pas chacun de nous ?
Frères et sœurs, Jésus veut nous rendre un service essentiel déjà vainqueur du covid19 : « Déliez-le, et laissez-le aller. » Oui, Jésus appelle notre foi à sortir bientôt de tout confinement-emprisonnement pour les festivités de la vie éternelle.
En marche pour Pâques !
Ab Patrice S.
