S’ouvrir au ressuscité…

S'ouvrir au ressuscité...

« Si je ne vois pas dans ses mains, la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! » Ces paroles de Thomas sont l’expression verbale de l’attitude concrète des disciples du Seigneur.
En effet, si croire ne peut résulter de la quête ou de la manifestation, même palpable, de ce qui est. La clef qui nous ouvre à la résurrection de Jésus nous semble au-delà des apparitions du ressuscité. La preuve, en ce deuxième dimanche de Pâque, sans plus obéir aux lois naturelles ou physiques, le ressuscité visite ses amis afin d’éveiller en eux, la possesion de la clef qui ouvre à sa résurrection : « Les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des juifs… Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, alors que les portes étaient verrouillées. »
Si Thomas était enfermé (verrouillé) mentalement en ses certitudes que la cruauté de la passion et de la mort avaient scellé le sort de Jésus, les autres disciples aussi, étaient enfermés (verrouillés) physiquement par la défaite de leur champion, vaincu par la mort.
C’était le temps de la dispersion avec le voyage des disciples d’Emmaüs. C’était le temps de la méfiance et de la peur qui justifient pourquoi les disciples se barricadent. C’est encore et toujours le temps où « l’océan se retire pour faire place » à l’émergence de la splendeur de ce qui est la vérité. Nous sommes à l’ère de la liberté même au gré du doute. Nous sommes à la necessité bien comprise de ce qui est et qui peut être chemin de foi… Est-ce ainsi que nous appréhendons la saison pascale, la saison de la victoire de la vie sur la mort ?
Frères et sœurs, comment nous ouvrir à la résurrection sans bien comprendre les paroles du ressuscité à Thomas : « Parce que tu m’as vu tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
Si la foi nous fait adhérer à ce que nous confessons sans « l’avoir vu », c’est que la foi nous grandit dans la confiance en Dieu : « Moi, je suis le Premier et le dernier, le Vivant : j’étais mort, et me voilà vivant pour les siècles et les siècles ; je détiens les clés de la mort et du séjour des morts. » Ces paroles qui ont peuplé la vision de Jean appellent à porter les ailes de la foi et de l’espérance.
La foi est la clef qui ouvre à la résurrection du Christ. Mieux les fruits de cette vie qui ne finit plus sont bonheur pour qui croit aux paroles du Vivant !
Selon l’apôtre Paul, « la foi naît de ce qu’on entend et ce qu’on entend est la parole du Christ. » Aujourd’hui, pour nous, la parole du Christ refuse la mort et elle donne la vie : « Recevez l’Esprit Saint. A qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus ». Ce dimanche de la miséricorde mérite bien son nom ! Quiconque est gouverné par l’esprit du ressuscité, est par la miséricorde de Dieu, vainqueur de la mort et assuré de vivre le bonheur dans la foi, dès maintenant et pour toujours.
Ouvrons-nous donc à la résurrection du Seigneur !