Pécheur, ne pèche plus..

La montagne...

Avant de nous introduire dans la semaine sainte, la liturgie imprime définitivement le tempo de la marche ou mieux de la course de notre carême : « oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l’avant, je cours vers le but en vue du prix auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ. » Ph 3,14 Sommes-nous aussi, avec l’apôtre Paul, sous la fascination ou le charme de la miséricorde de Dieu ?
Ce carême nous a laissé voir tant de fois l’incommensurable miséricorde de Dieu. De la parabole du dimanche dernier, nous qui sommes à la fois le fils aîné et le fils cadet, avons-nous éprouvé dans nos vies, la joie du pardon de Dieu ? Avons-nous accepté que Dieu puisse nous restaurer dans son immense amour ?
Aujourd’hui, c’est à une comparution honteuse, scandaleuse et même rocambolesque à laquelle nous prenons part. Encore et toujours abasourdis par l’actualité des révélations d’agression sexuelle de mineurs par quelques ecclésiastiques, que dire aujourd’hui devant la casuistique exposée par les scribes et les pharisiens : « Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère… Et toi, que dis-tu ? »
En vérité, que voyons-nous ?
Des pécheurs qui accusent un autre pécheur
Un péché qui s’accomplit à deux, mais qui ne livre qu’une seule victime
Un cas de flagrant délit sous les yeux de Jésus pour l’opposer à Moïse

Jésus choisit le silence, comme une forme d’absence à l’agitation de ses contradicteurs, en mission pour l’éprouver. On dirait que Jésus choisit d’écrire au sol ce qui ne s’est pas encore gravé dans le cœur des humains : « Voici que je fais une chose nouvelle : elle germe déjà, ne la voyez-vous pas ? »
Par deux fois, Jésus va rompre son silence-absence pour une parole-présence. La première parole de Jésus réalise la présence d’une communauté de pécheurs : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. » Ainsi Jésus rassemblait les accusateurs et l’accusée dans la communauté de la faute. Où vont-ils, les accusateurs ? Ont-ils identifié leur péché ?
La deuxième parole de Jésus nous montre bien qu’il dépasse la loi de Moïse : « Je ne suis pas venu abolir, mais accomplir ». Le pardon accordé par Jésus n’est pas une licence pour se pervertir. Au contraire, nous dit l’apôtre Paul, « à cause de lui, j’ai tout perdu ; je considère tout comme des ordures, afin de gagner un seul avantage, le Christ, et, en lui, d’être reconnu juste, non pas de la justice venant de la loi de Moïse mais de celle qui vient de la foi au Christ. »
Frères et sœurs, le nouveau tempo de la marche ou de la course à imprimer dans notre vie, c’est : « Va et désormais ne pèche plus. »
Bonne montée à Pâques !

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